Avant toute chose, la ventilation est un équipement dont le fonctionnement n’est pas toujours bien maîtrisé et dont la maintenance n’est pas faite dans plus de la moitié des bâtiments visités. Nous l’avons trouvée à l’arrêt sur plusieurs bâtiments : trop bruyante ou en défaut suite à un encrassement des filtres !

Situé dans les combles ou en faux-plafond, le système de ventilation n’est pas toujours facilement accessible, rendant sa maintenance plus compliquée. Pourtant, des bons réflexes de maintenance sont indispensables à mettre en place pour assurer un renouvellement de l’air intérieur de qualité dans les bâtiments.

A quoi sert la maintenance ?

Toutes les installations de ventilation mécanique doivent faire l’objet d’une maintenance : elle concerne les systèmes d’extraction et/ou de soufflage d’air neuf, le réseau aéraulique de distribution et les terminaux (bouches et entrées d’air). L’accumulation de poussières et d’impuretés dans les installations de ventilation a des conséquences sur :

  • l’hygiène avec le développement de micro-organismes dans les espaces occupés,
  • le confort et la santé avec des réductions et/ou déséquilibres des débits,
  • la sécurité avec l’augmentation des risques de corrosion et d’incendie dans les conduits,
  • et la consommation énergétique : les fuites de réseaux et pertes de charges plus importantes entraînent une augmentation de la consommation énergétique des ventilateurs.

Comment s’y prendre ?

Deux types d’inspection et d’entretien sont à réaliser :

  • L’inspection régulière des équipements par les services techniques de la commune qui consiste principalement au nettoyage et au dépoussiérage des parties directement accessibles du système (bouches, prises et rejets d’air) et le contrôle des bruits venant du ventilateur. Le remplacement des filtres peut aussi être géré par le service de la commune.
  • Les opérations d’entretien par une société de maintenance qui agira sur les parties plus techniques ou moins accessibles de l’installation (conduits, ventilateurs, récupérateur de chaleur,…). Suivant le type d’entretien, la fréquence de contrôle peut être plus ou moins longue : tous les un à quatre ans environ.

Accessibilité des équipements

L’accessibilité aux équipements est à prévoir dès la conception. Elle permettra de mieux maîtriser les coûts de fonctionnement :

  • Un moteur inaccessible ne sera pas entretenu !  Dans plusieurs cas, le caisson était inaccessible : absence d’accroches pour l’échelle, manque d’espaces autour des caissons pour changer les filtres… Il faut aussi être vigilant aux interventions ultérieures : nous avons retrouvé sur un des bâtiments visités, les caissons de ventilation recouverts de ouate de cellulose suite à l’isolation du plancher haut !
  • Le réseau aéraulique lui aussi demande un entretien régulier. L’état des réseaux est à vérifier visuellement tous les ans (d’après le Code du travail) et le nettoyage est à faire tous les cinq ans. Dès la conception, la question de l’accessibilité du réseau aéraulique doit être posée et des trappes d’accès sur le cheminement des réseaux doivent être prévues. Le coût du ramonage des réseaux varie entre 20 et 50 euros du mètre linéaire selon les possibilités d’intervention.
  • Les bouches d’extraction et de soufflage doivent être démontables pour permettre leur nettoyage régulièrement : au moins une fois par an à l’eau savonneuse. Il faut aussi vérifier que les entrées d’air n’aient pas été bouchées par les utilisateurs du site en cas d’inconfort. Il est important de sensibiliser le service de maintenance ou de nettoyage de l’intérêt de ce nettoyage.

Remplacement des filtres

Pour les centrales de ventilation double-flux, un poste coûteux en terme de maintenance concerne les filtres en air neuf et en air extrait (environ 150 à 300 euros fourni/posé par installation). Avant un remplacement systématique, un nettoyage intermédiaire peut être fait à l’aspirateur. Sur un des bâtiments observé, à certaines périodes de l’année, les filtres se chargent vite en pollens : un nettoyage régulier à l’aspirateur est fait avant le remplacement complet du filtre.

A titre indicatif, nous vous proposons de retenir le rythme suivant pour le remplacement des filtres :

  • tous les 6 mois voire un an sur l’extraction d’air vicié,
  • tous les trois mois pour le préfiltre sur l’air neuf et tous les 6 mois sur le filtre F7 s’il est protégé par un filtre de type G4. Ce rythme est à adapter en fonction de l’environnement extérieur.

Des campagnes de mesures par le bureau d’études Enertech ont montré de façon spectaculaire que si les filtres ne sont pas changés régulièrement, rapidement (au bout de 9-12 mois selon les cas), il ne reste plus que 25 % du débit nominal dans l’installation. Sur plusieurs bâtiments visités, la ventilation double-flux était tombée en défaut car les filtres étaient bouchés !

Le petit conseil en plus : si le poste ventilation est un poste important en terme de consommations, il est possible d’installer à la conception un sous-compteur électrique qui permettra très rapidement de vérifier le bon fonctionnement de l’équipement.

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