Tout commence à la conception : quel type de ventilation retenir ?

Les bâtiments communaux à usages intermittents ont un profil d’occupation non linéaire : faut-il dimensionner les équipements d’un gymnase en fonction du pic d’occupation (le match du samedi) ?

L’occupation d’une salle de sport est souvent variable : occupée en journée par une classe de 30 élèves et le samedi par une compétition avec des spectateurs (100 personnes). Le système de ventilation des bâtiments à usages intermittents doit être dimensionné sur le profil d’occupation moyenne du local et non sur son usage exceptionnel. Une adaptation exceptionnelle des débits peut être prévue en cas de sur-occupation : soit par une ventilation mécanique complémentaire, soit par un système d’ouvrants avec balayage transversal… La solution de ventilation du bâtiment ne sera généralement pas centralisée : elle sera multiple et adaptée à chaque zone en fonction du profil d’occupation. Par exemple, dans une école, il est intéressant de prévoir pour la cantine une solution localisée de renouvellement de l’air. Il en sera de même pour les salles annexes d’un gymnase.

Une attention doit être aussi apportée pour minimiser les pertes de charges quand les locaux le permettent. Placer le ventilateur au centre du réseau aéraulique, privilégier une desserte en étoile avec des branches de même longueur plutôt qu’en colonne vertébrale, utiliser les espaces communs comme lieu de reprise d’air avec une bouche d’extraction commune… sont des pistes de réflexion à creuser pour simplifier le réseau.

Mise en œuvre correcte des réseaux aérauliques

Pour s’assurer d’une bonne mise en œuvre des réseaux aérauliques, plusieurs outils sont disponibles :

  • Il est possible de fixer un objectif de performance de l’étanchéité des réseaux aérauliques mesurable par un test à la réception. L’installateur devra apporter une attention particulière lors de la pose des équipements (raccords avec joints préfabriqués, traversées soignées…) avec du matériel adapté et performant. Les niveaux de performances (objectifs) vont de A (le moins performant) à C (le plus performant). Sur des bâtiments tertiaires, environ la moitié des tests réalisés pour des objectifs en classe A ou B est conforme.Si on vise une performance de classe C, une attention renforcée est nécessaire lors de la pose et lors du test.
  • Vérifier les réglages sur les caissons et mesurer les débits effectifs de l’installation au moment de la livraison : il est très fréquent que les installations ne fonctionnent pas de façon optimale. Les débits ne sont très souvent pas les bons. Ils sont même parfois nuls (volets fermés, moteur à l’arrêt ou bouches absentes !). Il arrive aussi que les débits soient très déséquilibrés. Il est nécessaire que la réception des installations se fasse avec un minimum de mesures. Les débits doivent être mesurés aux bouches de prise et rejet d’air d’une part, et sur de nombreuses bouches de soufflage et d’extraction fenêtres fermées. L’équilibrage des débits doit être vérifié.

Et le confort dans tout ça ?

Dès la conception, il faut penser au confort des utilisateurs si l’on ne veut pas retrouver l’équipement à l’arrêt ! Deux critères essentiels sont à prendre en compte :

  • Les utilisateurs doivent se sentir bien (qualité d’air et confort thermique) : le choix des bouches et de leur position est important pour assurer un bon balayage mais il faut être attentif à l’effet « déplacement d’air ».  Et l’occupation de l’espace peut changer au fil du temps ! Dans un des bâtiments visités, les bouches étaient positionnées juste au-dessus des bureaux : le nombre d’occupant avait évolué. Les diffuseurs ont des formes très variées, adaptées à une configuration donnée : diffuseurs linéaire, diffuseurs à jet hélicoïdal… La zone d’occupation est souvent représentée par la surface du local de laquelle on a soustrait une bande de 50 cm le long des murs intérieurs et de 1 m le long des murs extérieurs, et ce sur une hauteur de 1,8 m. Dans cette zone, la vitesse de l’air ne peut dépasser 0,2 m/s et le long des murs, à 1,8 m, elle ne peut dépasser 0,4 m/s.
    La différence de température entre le jet d’air pulsé et l’air ambiant ne peut être trop importante, sous peine de ressentir des variations d’ambiance thermique désagréables. La différence de température entre l’air pulsé et l’air ambiant ne peut dépasser 1,5°C maximum
  • Les utilisateurs ne doivent rien entendre (confort acoustique) : le bruit est à soigner pour que l’installation ne soit pas mise à l’arrêt par les utilisateurs eux-mêmes ! Nous avons trouvé une centrale double-flux à l’arrêt sur une école à cause du bruit ! Plusieurs paramètres ont une influence : le débit d’air aspiré ou rejeté, la section efficace de passage de l’air, la géométrie de la grille et son type, la présence éventuelle d’un registre de réglage de débit (la qualité acoustique de cet équipement est importante). Une réglementation acoustique obligatoire impose un niveau de pression acoustique maximum pour certains types de bâtiments (santé, enseignement et hôtellerie). Pour les autres bâtiments, c’est le code du travail qui détermine ce niveau. Sur un bâtiment visité en ventilation auto réglable, les bouches étaient source de bruit. La pression était trop importante : le réglage a été repris au niveau de l’extracteur en vérifiant la bouche la plus proche et la plus lointaine. Si un registre génère trop de bruit, en général, l’équilibrage du réseau aéraulique est à reprendre.

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